HOMMAGE AUX AVIATEURS LYONNAIS LE DIMANCHE 06 AVRIL 2014
HOMMAGE AUX AVIATEURS LYONNAIS LE DIMANCHE 24 FEVRIER 2013
L’Union Régionnale des Associations Aéronautiques (U.R.A.A.) a, cette année, honoré la mémoire de deux pilotes Rhône-Alpins :
André GIRAUD, pilote des glaciers, et Roland DE LA POYPE, pilote du » Normandie-Niémen « .
Une messe a eu lieu au sanctuaire Saint Bonaventure.
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En présence d’élus départementaux, municipaux, une cérémonie commémorative s’est tenue au pied de la stèle Saint Exupéry, place Bellecour.
Un détachement de la Base Aérienne 942 Mont Verdun et une quinzaine de drapeaux des associations patriotiques ont rendu les honneurs tandis
que la sonnerie aux Morts retentissait.
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![]() (Photo BA942-SGC GRIGNON) |
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A la demande de l’Union Régionnale des Associations Aéronautiques (U.R.A.A.),
le Comité Régional Aéronautique 22 (C.R.A. 22 Rhône-Alpes) a formulé un hommage à Henri GIRAUD.
HOMMAGE PRONONCÉ PAR MONSIEUR HENRI BALAS
HOMMAGE A HENRI GIRAUD
Le 23 juin 1941, il reçoit sa feuille de convocation au S.T.O. (Service de Travail Obligatoire). Plutôt que de travailler pour l’ennemi,
il prend le maquis dans le Vercors… dont il ressort vivant mais touché psychologiquement.
Enfin, en 1945, l’Armée de l’Air le détache à SAINT AUBAN puis à la montagne noire où il devient instructeur de vol à voile et
apprend le vol de montagne.
Il apprend à voler sans moteur comme les buses et les choucas. Apprivoiser les ascendances, fuir les rabattants, jouer avec les brises de vallées.
Il est bientôt nommé moniteur d’Etat par le Secrétaire d’Etat à l’Aviation civile. Henri ira ensuite à BEAUVAIS puis à GUYANCOURT où
il suivra des cours de voltige. Il se rend alors à MULHOUSE où il restera deux ans.
En 1950, il revient au pays qu’il ne quittera plus jamais. A l’Aéroclub du Dauphiné il travaillait 13 heures par jour en été et autant qu’il le pouvait en hiver.
Les heures de vol moteur ont décuplé, les heures de vol à voile ont doublé.
A propos de vol à voile, c’est le 08 mars 1953 qu’Henri GIRAUD, à bord d’un planeur Castel 25, décolle de GRENOBLE tracté par un avion, se hisse
à la Croix de CHAMROUSSE à 2225 mètres d’altitude et se pose sur le dôme enneigé devant une foule ébahie.
C’est à l’aide de sandows que le planeur pu redécoller.
L’année 1960 fut marquée d’une pierre blanche. Dès janvier, l’inauguration de la piste, située près d’une grande station à proximité de GRENOBLE, va
permettre le ravitaillement des refuges, l’évacuation des blessés et les vols touristiques.
Il s’agissait bien sûr de la piste de l’Alpe d’Huez.
Henri GIRAUD prépara alors l’atterrissage sur le Mont Aiguille sur neige. Cet exploit fut réalisé le 22 mars 1960.
Après une cinquantaine de visites ( 53 atterrissages sur roues ou à skis ), le classement du Vercors en Parc National mis fin à la pratique de l’aviation sur ce site.
(Pour mémoire, Henri s’est posé sur le Mont Aiguille le 27 août 1957 avec un Piper de 65 CV sur une bande gazonnée de 80 mètres.)
L’idée folle d’Henri fut alors de se poser au sommet du Mont Blanc qui s’élève alors à 4807 mètres.
La Direction Générale Aéronautique ne devait pas être prévenue car aucune permission n’aurait été accordée.
C’est la raison pour laquelle cette opération fut préparée avec la plus grande discrétion.
Sa passion pour la montagne débordait sur ses pensées. Ainsi, Henri nous assurait qu’il y avait autant de différence entre un pilote de plaine et
un pilote de montagne qu’ entre un mouton et un chamois.
Les vols d’Henri n’étaient jamais triste et exigeaient parfois un certain sang froid de la part de ses passagers.
Henri n’était pas à proprement parlé un pédagogue pourtant, il était dans l’avion le maître absolu.
Sa façon de nous apprendre le vol de montagne était très particulière. En finale sur un glacier, tout d’un coup il élevait la voix :
» TROP VITE, TROP HAUT, VOUS ALLEZ ME TUER ! …. FAITES COMME MOI ! «
Et là, il prenait les commandes et réalisait un superbe atterrissage avec la précision d’un métronome.
Il suffisait de l’imiter.
A la fin du stage, lorsqu’il décidait de donner la qualification, il ne manquait pas de dire :
» vous avez aujourd’hui votre qualification qui vous donne le droit d’apprendre à piloter en montagne. »
Merci Henri de nous avoir permis de respecter le point de toucher choisit à dix mètres près.
L’exemple d’Henri GIRAUD, image des pilotes de glaciers, est unique et exceptionnelle. Sa passion de la montagne et son abnégation pour l’aide
qu’il nous apporté restera à jamais dans nos mémoires.
(Henri est décédé le 19 novembre 1999)
Photos en slide-show de Jean-Luc DESCHAMPS
Photos en slide-show du SGC GRIGNON de la B.A. 942 MONT VERDUN
HOMMAGE A ROLAND PAULZE D’IVOY DE LA POYPE
![]() ROLAND DE LA POYPE (Photo de « cieldegloire.com ») |
![]() ROLAND DE LA POYPE (Photo de » defense.gouv.fr « ) |
HOMMAGE PRONONCÉ PAR LE COLONEL JÉRÔME RABIER
Mardi 30 octobre 2012, la foule debout en la cathédrale Saint-Louis des Invalides accueille, aux sons des chœurs de l’Armée Rouge,
le cercueil de Roland DE LA POYPE; l’un des derniers héros de l’Aviation Française de la Seconde Guerre Mondiale; Grand-Croix de la Légion d’honneur,
Compagnon de la Libération, Héros de l’Union Soviétique, As de guerre aux 16 victoires aériennes.
Aujourd’hui, il me revient d’évoquer pour vous l’épopée, les carrières et la personnalité hors du commun de cet Aviateur Rhône-Alpin, qui repose en
la chapelle de Cozance au pied du château de TREPT dans l’Isère, berceau de sa famille depuis 700 ans.
Roland DE LA POYPE est né le 28 juillet 1920 aux PRADEAUX en Auvergne. Il part à 10 ans avec sa famille en Anjou, pensionnaire chez les jésuites
puis il apprend à piloter avec l’aviation populaire. Comme son père, le Comte Xavier DE LA POYPE, il entreprend des études d’ingénieur agronome.
En décembre 1939, il devance l’appel et intègre l’École Principale d’Aviation d’ÉTAMPES où il est breveté » Caporal-pilote « .
Le 18 juin 1940, il entend l’appel du Général de Gaulle et avec ses camarades, » dans un réflexe patriotique, refusant d’être prisonnier sans combattre
et doté d’un fort goût de l’aventure « , après avoir vainement tenté » d’emprunter » un avion sur la Base Aérienne de CAZAUX, il embarque
à SAINT JEAN DE LUZ sur un bateau polonais vers PLYMOUTH.
A 20 ans, il est nommé Sergent dans les Forces Aériennes Françaises Libres où, en tant que mitrailleur, il rejoint le Groupe de Bombardement n°1
qui intervient à DAKAR et au Gabon.
De retour en Angleterre, il suit le difficile entraînement des pilotes de la Royal Air Force. C’est avec six mois de retard, qu’il apprendra dans la douleur
la mort de son père » tué à l’ennemi » en 1940, puis il subit une autre épreuve, lorsque sa mère meurt moins de trois mois après.
![]() PADDY FINUCANE |
Affecté au Squadron 602, au sud de LONDRES en février 1942,
il est pendant six mois Adjoint au Chef de Groupe; l’As Irlandais FINUCANE qui deviendra son modèle. Il escorte les bombardiers et le 22 aôût 1942, il obtient sa première victoire contre un Messerschmitt 109.
(Photo de PADDY FIRUCANE de » en.wikipedia.org « ) |
Après la mort de PADDY FINUCANE et une soixantaine de missions de guerre à son actif, Roland DE LA POYPE se porte volontaire pour
rejoindre le Groupe de Chasse n°3 » NORMANDIE « , en cours de création au Moyen-Orient, avant un départ pour l’Union Soviétique.
Il parvient, via l’Afrique noire, l’Egypte et TEHERAN à gagner ASTRAKAN en Russie.
Le tout nouveau Sous-Lieutenant chef de patrouille est » lâché » sur Yak-1, l’avion de chasse de l’ingénieur YAKOVLEV. Puis il vole sur le
fameux Yak-3 avec son canon de 20 mm qui tire à travers l’hélice et deux mitrailleuses de 12,7 mm; l’avion est très maniable, il est même
préféré par le pilote au Yak-9, pourtant armé d’un canon de 37 mm, mais plus lourd au combat.
En octobre 1943, le Lieutenant PO-YE, comme l’appelaient affectueusement ses camarades, est nommé Commandant en second de
la 1ère Escadrille de NORMANDIE.
Comment alors ne pas évoquer ici le sacrifice de Maurice DE SEYNES,
qui refusa de sauter en parachute de son avion en feu pour ne pas abandonner son mécanicien, coincé en soute arrière sans parachute. Méprisant à la fois les ordres russes et français; l’habitacle envahi par la fumée après une ultime tentative d’atterrissage, il percuta une colline. Maurice DE SEYNES et Vladimir BIELOZUB furent enterrés côte à côte.
(Photo de Maurice et Vladimir de » cieldegloire.com »)
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![]() MAURICE DE SEYNES et VLADIMIR BIELOZUB |
Dans cette région, les combats ont pour nom Orel, Briansk, Ielna, Smolenks, Vitebsk, Borissov, Minsk et bien sûr, Niémen!
» Dans ce festival au-dessus de la Prusse « , selon son expression, il abat huit avions allemands en douze jours.
Il termine la guerre comme Capitaine, commandant la 1ère Escadrille, après 1200 heures de vol et 16 victoires homologuées.
En reconnaissance des 273 avions ennemis abattus en 869 combats aériens
lors de 5240 missions de guerre et ses 46 pilotes tués sur 96 engagés, le Groupe de Chasse NORMANDIE devient le Régiment de Chasse NORMANDIE-NIÉMEN. Fait rarissisme, le Maréchal STALINE autorise le Capitaine Roland DE LA POYPE à rentrer au BOURGET aux commandes de son Yak-3 le 20 juin 1945.
(Photo de Joseph STALINE de » herodote.net « ) |
![]() JOSEPH STALINE |
Après son départ de l’Armée en 1947, Roland DE LA POYPE entame une » nouvelle vie » et en réalité, plusieurs carrières.
Il gère des fermes-modèles, puis se lance à fond dans l’industrie naissante des matières plastiques. Avec VASARELY, il crée
le fameux » berlingot DOP « , puis la carrosserie orange de l’inoubliable » Citroën Méhari » … En 1970, passionné par l’océan,
il crée également le Marineland d’Antibes. Sans cesse, il imagine, entreprend … Sa grand-mère n’était-elle pas une DE MONTGOLFIER ?
Il épouse Marie-Noëlle avec laquelle il fonde une famille et devient Maire de sa commune; » toujours léger, refusant le statut d’icône,
moquant la componction et la solennité « . Toujours fidèle à la parole donnée, il fait sien le témoignage de PADDY FIRUCANE, son premier
chef de groupe de chasse et catholique fervent: » je tire sur la machine, pas sur le gars qui est dedans « .
Et il ajoute: » on peut faire la guerre sans l’aimer et aimer la vie sans craindre la mort « .
![]() PIERRE LORILLON |
En ce jour d’hommage, évoquons également la mémoire d’un autre glorieux héros
du » NORMANDIE-NIÉMEN » et de l’Armée de l’Air, le Colonel Pierre LORILLON, décédé dimanche dernier 17 février 2013 à l’âge de 94 ans. As de la Chasse Française, titulaire de 18 citations dont 13 avec palme, élevé lui aussi à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’honneur. Il avait servi l’Armée de l’Air et son pays jusqu’en 1969.
(Photo de Pierre LORILLON de » defense.gouv.fr « ) |
Comme le disait Max ARMANET:
» il est des hommes qui nous marquent. Il est des hommes qui nous entrainent. Il est des hommes qui nous illuminent « .
Les hommes du NORMANDIE-NIÉMEN sont incontestablement de ceux-là. Que leurs souvenirs perdurent dans nos mémoires et nourrissent toutes les générations d’Aviateurs.
(Photo de Max ARMANET de » whoswho.fr « ) |
![]() MAX ARMANET (Journaliste et Réalisateur) |
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Le Colonel Jérôme RABIER
est le Commandant de la Base Aérienne 942 » Capitaine Jean ROBERT » MONT VERDUN (Photo du Colonel Jérôme RABIER du SGC GRIGNON B.A. 942) |
Un court reportage de Roland de La POYPE à l’occasion du 60ème Anniversaire du Régiment de Chasse Normandie-Niémen en cliquant sur le lien:
http://www.dailymotion.com/video/xuvpxk_roland-de-la-poype-2002_tech
Roland de La Poype 2002 par Chris-Cheval
HOMMAGE AUX AVIATEURS LYONNAIS LE DIMANCHE 26 FEVRIER 2012
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